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Bonjour,

Gros doute sur ce spécimen découvert hier (ils étaient 2 collés l'un à l'autre).
Odeur très faible, chapeau moins ferme que sur un cèpe et légèrement granuleux (moins lisse). Le pied revêt une couleur plus grisâtre sans toutefois avoir l'aspect d'un bolet rude.
Foret à la faible altitude ( environ 150m/centre) ou l'on trouve régulièrement cèpes de Bordeaux et bolets orangés.

Salut,
Pour moi, ton bolet est le sosie parfait d'un vieux cèpe d'été qui a eu une vie mouvementée. . Je penche très fortement pour un cèpe d'été. (Pour ne pas dire, je ne vois guère ce que cela pourrait être d'autre.)
Cristau

ou Boletus edulis . réseau peu marqué
était-il avec le petit sur la dernière photo

Non négatif le petit a été trouvé plus loin. Et c'est justement la où j'ai eu un gros doute.

revan82 a écrit : ↑

28 oct. 2022, 17:35

Non négatif le petit a été trouvé plus loin. Et c'est justement la où j'ai eu un gros doute.

c'est pas les vieux cèpes délavés qui manquent en ce moment.
la réponse est dans le pied pour moi.

De mon point de vue le revêtement du chapeau penche plutôt pour un vieil aestivalis, même si on peut en rencontrer de plus craquelés. L'aspect est non seulement délavé mais aussi terne. Ce n'est pas comme cela que je trouve mes vieux edulis. Après il est vrai que la différence entre les deux espèces est parfois ténue en avançant en âge.

Cristau

Hello

à cette époque et avec un pied peu réticulé, un edulis pourrait sembler assez vraisemblable...

Mais:
cuticule mate, craquelée, sans marge pâle évidente, chair blanche sous la cuticule font quand-même bien penser à un aestivalis

Sans certitude...

Au delà de l'aspect visuel ,c'est vraiment le toucher : léger et peu ferme ;
Chapeau non gras/luisant mais sec ;
Odeur très peu marqué par rapport au reste du panier d'edulis ;
Pied très vereux ;
qui m'ont fait douter de l'espèce.

Salut,
La perte d'odeur avec l'âge n'est pas l'apanage d'une espèce de cèpes en fait, perte et changement d'ailleurs. Dans la mesure où j'ai cette chance unique de pouvoir laisser pousser très longuement les cèpes autour de chez moi, et de les observer, ton sujet est parfaitement conforme à l'évolution de nombreux aestivalis lorsque les conditions météorologiques ne les ont pas trop affectés. Le chapeau ne se craquèle pas mais on observe alors plutôt une trame légèrement mouchetée, méchuleuse ou granuleuse au niveau de la cuticule, c'est assez difficile à décrire. Par temps très sec et très chaud le chapeau des vieux édulis peut se fendre et la cuticule se découpe en lanières, mais, presque toujours, elle conserve très longtemps son aspect lisse et, même très atténué, lustré. Un test intéressant aurait consisté à humecter la cuticule de ton cèpe vers la marge puis à frotter l'endroit avec les doigts (sans tout broyer bien sûr.) Si la cuticule bouloche (forme des boules, des amas, un peu comme du vieux carton mouillé) et devient collante > aestivalis. Je ne sais plus où j'avais lu ce procédé. Par ailleurs, l'absence de réseau sur le pied ne constitue pas un critère sûr pour exclure aestivalis, pas plus qu'une autre espèce d'ailleurs. Dans mon cas on trouve des aestivalis avec un splendide réseau (ce que l'on appelait jadis boletus reticulatus) et d'autres avec un stipe désespérément lisse. Et parfois autour du même arbre.
Bref, pour résumer, en ce qui me concerne aestivalis tient la corde et edulis est l'outsider. Manifestement il existe une zone de porosité phénotypique entre ces deux espèces et j'observe autour de moi que de nombreux grands connaisseurs des cèpes sont mal à l'aise avec la détermination des sujets adultes aux tons clairs, beiges, délavés. Et ce qui ne facilite pas les choses c'est que dans le détail toutes les espèces de cèpes s'affranchissent allègrement sur le terrain des clefs de détermination qu'on leur attribue, un edulis sans marge blanche, un aestivalis avec un simili liseré blanc/blanchâtre, on rencontre même des aereus à la chair lie de vin dans certaines circonstances. Au final l'identification se fait souvent à la somme ou majorité des traits phénotypiques qui sont amplement suffisants.

Cristau

il est toujours mieux d'avoir le champignon en main ! tu as certainement raison ?
mais " cèpes " pas toujours évident

Oui, les cèpes c'est souvent beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît dans le détail, surtout entre édulis et aestivalis, il y a une zone d'interférence entre les deux, surtout dans les vieux jours, chez certains sujets clairs, délavés. Dans ce cas j'essaie toujours de me référer aux motifs, à la trame de la cuticule. Ta quatrième photo est un vieil aestivalis typique, un peu grisonnant mais pas craquelé, en le regardant je me disais qu'un bon photoshoper pourrait très facilement jouer sur la cuticule pour en faire un splendide edulis et on y verrait que du feu. Dans quelques cas l'ambiguïté est telle qu'on ne peut pas du tout trancher. Mais ça reste rare. Dans un de ces articles, Jacques Guimberteau, qui est un des plus grands scientifiques spécialistes du cèpe en Aquitaine, évoque d'ailleurs sans détour cette très grande ressemblance entre les deux cèpes.

Cristau

CristaudeHauguernes a écrit : ↑

29 oct. 2022, 12:44

Oui, les cèpes c'est souvent beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît dans le détail, surtout entre édulis et aestivalis, il y a une zone d'interférence entre les deux, surtout dans les vieux jours, chez certains sujets clairs, délavés. Dans ce cas j'essaie toujours de me référer aux motifs, à la trame de la cuticule. Ta quatrième photo est un vieil aestivalis typique, un peu grisonnant mais pas craquelé, en le regardant je me disais qu'un bon photoshoper pourrait très facilement jouer sur la cuticule pour en faire un splendide edulis et on y verrait que du feu. Dans quelques cas l'ambiguïté est telle qu'on ne peut pas du tout trancher. Mais ça reste rare. Dans un de ces articles, Jacques Guimberteau, qui est un des plus grands scientifiques spécialistes du cèpe en Aquitaine, évoque d'ailleurs sans détour cette très grande ressemblance entre les deux cèpes.

Cristau

dans le Vexin mon ancien secteur, le cèpe d'été était en général bouffé par les limaces ou les vers après je suis ok avec toi
dans mes photos, je j'ai un bolet rude avec un réseau (haut ) très marqué.

Pascal a écrit : ↑

29 oct. 2022, 16:51

CristaudeHauguernes a écrit : ↑

29 oct. 2022, 12:44

Oui, les cèpes c'est souvent beaucoup plus difficile qu'il n'y paraît dans le détail, surtout entre édulis et aestivalis, il y a une zone d'interférence entre les deux, surtout dans les vieux jours, chez certains sujets clairs, délavés. Dans ce cas j'essaie toujours de me référer aux motifs, à la trame de la cuticule. Ta quatrième photo est un vieil aestivalis typique, un peu grisonnant mais pas craquelé, en le regardant je me disais qu'un bon photoshoper pourrait très facilement jouer sur la cuticule pour en faire un splendide edulis et on y verrait que du feu. Dans quelques cas l'ambiguïté est telle qu'on ne peut pas du tout trancher. Mais ça reste rare. Dans un de ces articles, Jacques Guimberteau, qui est un des plus grands scientifiques spécialistes du cèpe en Aquitaine, évoque d'ailleurs sans détour cette très grande ressemblance entre les deux cèpes.

Cristau

dans le Vexin mon ancien secteur, le cèpe d'été était en général bouffé par les limaces ou les vers après je suis ok avec toi
dans mes photos, je j'ai un bolet rude avec un réseau (haut ) très marqué.

Si on parle de la quatrième photo, tu es bien certain qu'il s'agit d'un bolet rude ? Parce que pour moi, qui ne l'ai pas vu sur le terrain, c'est un aestivalis.
Cristau

Ps : ah oups, désolé, je croyais que tu parlais du sujet de la quatrième photo, j'ai mal compris, , si tu parles d'un bolet rude sur une photo de ta photothèque là je te crois sur parole.

Donc aucune certitude ;-)
2 jours auparavant j'en avais laissé 2 ou 3 autres exactement avec les mêmes critères dans la forêt. Pourtant maintenant habitué (me semblait-il) pour les identifier...ceux ci m'ont mis u' gros doute. Comme quoi on en apprend tous les jours

Aestivalis 99.99999999999 % César a tranché