P'tite dédicace à G. du 37 !
Les récentes photos de myrtilles de gab m'ayant mis l'eau à la bouche, je décide d'aller faire un petit tour sur le piémont pyrénéen, histoire de voir si, ici aussi, les petits fruits des bois sont mûrs !
Arrivé au col des Palomières qui culmine à une altitude de 810m, j'improvise au préalable un détour par un sentier moussu à proximité duquel s'épanouissent de nombreux épicéas. Sait-on jamais ! Le sentier est difficilement praticable, les traces de sabots des bovins l'empruntant et de récents débardages l'ayant transformé en terrain miné ! Ma cheville ne semble pas rechigner, je continue donc. Je croise, surprise, ma Néotie du mois d'avril, toute désséchée sur pied ! Un bouvreuil accompagne, de son cri flûté, ma lente ascension. Bientôt, tous les trente mètres, un résineux barre le chemin : le contourner, l'enjamber c'est à chaque fois le même dilemme. Je peste, fulmine et finalement décide de rebrousser chemin au bout de 45 minutes ! De toutes façons, la fonge, même ici, ne s'est pas encore réveillée. J'ai cependant envie de prendre de la hauteur et de jouir en égoïste de cet espace pour l'instant peu fréquenté en ce début de matinée ! Pratiquement revenu à la voiture, je prends un deuxième sentier qui, si j'en ai le courage, me mènera au Casque du Lhéris. La première montée n'en finit pas et est plutôt raide. Je me retourne, regarde ma voiture, hésite puis finalement, prenant mon courage à deux mains, poursuit ma direction. Mon petit coeur de fumeur s'emballe. Je ralentis le rythme, j'ai toute la journée devant moi. Sur ma droite, un jeune chevreuil décampe de son lit de fougères. Le temps d'attraper mon appareil photo et il est déjà loin ! Je marche maintenant depuis une heure (enfin, 2h30 en comptant le premier sentier), fort heureusement sous l'ombre que me prodiguent de bienveillants hêtres.
Je croise un randonneur et lui demande le temps qu'il me reste avant d'atteindre mon but. Une bonne heure me répond-il au pied du raidillon que je vais affronter et que je lorgne, d'un oeil dépité. Le marcheur me parait plus alerte que ma pomme, j'en ai donc pour une heure et demi ! Je poursuis ma route et sors bientôt de la foret.
Pour y rentrer à nouveau. Deux hêtres qui s'aiment...
Bientôt une trouée à travers le feuillage m'apparaît. En contrebas, la ville de Bagnères-de-Bigorre...
Un petit coup de mou se fait ressentir vers les midi (je n'ai que le petit déjeuner de sept heures dans le ventre). A défaut de myrtilles, je gobe plusieurs fraises des bois, et effet placebo ou pas, cela me remet un petit coup de fouet ; ça tombe bien, je vais en avoir besoin ! Tiens, un arbre qui mériterait une autre rubrique...
Midi et quart, le col du Lhéris est enfin en vue...mon objectif, gravir le casque, à gauche, qui surplombe le vallon...
Un petit regard en arrière avant les 300m de dénivelé qui m'attendent...
Et là, ça va devenir très dur. Dès les premiers mètres de grimpette, mes membres inférieurs se transforment en de vulgaires jambes de bois. Je suis obligé de m'arrêter régulièrement pour reprendre mon souffle ou d'avancer au ralenti ! Vingt bornes de vélo par semaine ne font pas le poids face aux sempiternels apéros et autres bonnes bouffes ! J'en bave des ronds de chapeaux. Le casque, quant à lui, se rapproche...
Dans la montée, point de fraises...seulement des crottes de moutons, mais je n'ai pas encore assez faim ! 45 minutes plus tard, j'atteins enfin le sommet. Vue à 360°...
La vue est imprenable...
Les moutons ressemblent à des linaigrettes...
Je vous laisse admirer le paysage pendant une grosse demi-heure, aprés faut que je redescende !
Quatorze heures, j'entame la descente qui elle-même entame mes mollets !
Il me faudra deux heures pour enfin atteindre la voiture !
Voilà mon petit coup de folie d'hier : 4h15 de marche (+1h30), 18 kms, 780m de dénivelé. Bon, si les lieux n'étaient pas cités on pourrait croire à l'ascension de l'Anapurna, mais sans entraînement et le ventre vide, ça use et pas que les souliers ! De retour à la maison, je me pèse, j'ai perdu un kilo et demi ! Encore six randonnées comme ça et je retrouve mon poids de jeune fille !
En espérant que vous ayez pris un agréable bol d'air !
