La venue d'un pote bagueur depuis sa Bretagne d'adoption m'a permis de prendre part à deux séances de baguages les samedi 23 et jeudi 27/10 !
Dix-huit mètres de filets sont installés dans une petite saulaie en bordure du lac de Sère-Rustaing (65).
Une repasse accoustique qui diffuse le chant des oiseaux est dissimulée dans la végétation et permet de cibler les espèces qui font l'objet d'études par le Museum d'Histoire Naturelle de Paris. Sur cette photo, deux autres camarades qui ont souhaité gardé l'anonymat

ont autour du cou des pochons qui permettent de transporter chaque oiseau, des filets, au lieu de baguage situé qques mètres plus loin :
Une relève est effectuée toutes les demi-heure. Un oiseau laissé trop longtemps dans les mailles stresse inutilement et pourrait, par ses éventuels cris, attirer un prédateur ailé comme l'épervier ! Les protocoles du Museum sont stricts. Il s'agit dans le cas présent de capturer des Bruants des roseaux. Le milieu est un site favorable à leur halte migratoire et leur hivernage. D'autres oiseaux, quêtant leur nourriture à proximité ou attirés par le chant en continu que diffuse la repasse se font également prendre au piège :
Ici, un Moineau friquet :
Depuis quelques années la densité d'oiseaux fréquentant le site est moindre. En effet, la Lampourde d'Italie a envahi le sol et laisse peu d'espaces aux plantes indigènes, grandes productrices de graines dont se nourrissent les passereaux !
Chaque oiseau est identifié, puis bagué. Ici un Pouillot véloce :
Il est ensuite sexé et âgé quand cela est possible (notamment grâce aux indices de mue du plumage). Sur un bordereau prévu à cet effet, une mesure de l'aile pliée est également consignée, de même qu'un indice d'adiposité. Celui-ci est mesurable en soufflant en continu sur les plumes pectorales de l'oiseau qui s'écartent et du coup laissent apparaître une masse graisseuse jaune plus ou moins proéminente. L'oiseau en enfin pesé, puis relâché !
Un des Moineaux friquets :
Tarier pâtre :
Le démaillage de l'oiseau au filet est le moment le plus délicat et exige un certain doigté ! Il faut commencer par vérifier de quel côté du filet l'oiseau est pris, puis "ôter" une par une les mailles qui emprisonnent l'oiseau. Certains se "cueillent" facilement, d'autres sont plus entortillés ! Malgré leur apparente fragilité, même les petites espèces restent dans l'ensemble assez "malléables" et les risques de blessure quasi inexistantes, pour peu que l'on ne soit pas trop gourd des doigts !
Chaque relève aux filets est un grand moment d'émotion ; on ne sait jamais quelle surprise on pourra y trouver : une rareté, un oiseau déjà bagué (des belges, des allemands et un suédois ont déjà été capturés sur le site) !