Je m'appelle Guillaume Péan, je suis mycologue par hérédité (fils de Rémy du même nom, mycologue angevin connu et reconnu) et informaticien par passion.
J'ai créé un logiciel appelé "Clef de détermination" à la fin des années 90 et ensuite j'ai programmé MycoDB au milieu des années 2000.
A l'époque, j'écrivais :
Ce texte a pris moins de rides que moiL'informatique de nos jours
Nous vivons dans un monde ou l'informatique occupe de plus en plus de place. La première qualité de l'ordinateur est le fait qu'il ne se trompe jamais, il est binaire (sauf si le programme est mal conçu ou si la technique est défaillante). Ses autres qualités sont la rapidité dans le traitement des informations et le stockage des données. C'est ce qui fait principalement le succès de la machine sur l'homme dans le cadre de travaux répétitifs ou calculatoires avec beaucoup d'informations.
Cependant un ordinateur n'a pas d'intuition, ne prend jamais d'initiatives : il fait ce qu'on lui dit de faire. Il ne relativise pas, n'interprète pas, ne prend pas de décisions autres que celles qu'on lui a pré-programmées. Certes certaines personnes travaillent sur la programmation en réseaux neuronaux qui permet à la machine d'apprendre et d'évoluer. Mais cette technique en est à son balbutiement. Peut-être, peut-on imaginer dans un certain nombre d'années, ce qu'on pourrait appeler le complexe de Terminator, la machine qui devient intelligente et qui prend le pas sur l'homme.
Nous n'en sommes pas là. En 2000, la machine ne peut que servir l'homme ; elle peut être utilisée pour des tâches bien spécifiques et ne peut pas le remplacer. Dans ce cadre, il est évident qu'un mycologue qui a la connaissance et la mémoire d'un champignon sera beaucoup plus rapide pour le déterminer que n'importe quelle machine.
Quelle est l'utilité de la machine ?
On en revient à ses qualités principales : le nombre d'espèces de champignons, la variété, telle la connaissance en général, font qu'un homme ne peut pas tout retenir. C'est pour cela que l'homme à écrit, tout d'abord sur du papier, puis ensuite dans la mémoire des ordinateurs. L'aspect base de données est donc le premier avantage.
Depuis mon plus jeune âge, j'ai vu mon père travailler sur les clefs de détermination et m'intéressant à l'informatique, je me suis vite rendu compte qu'il y avait une part du travail qui pouvait être automatisée. Les clefs de détermination manuelles sur papier ont cet inconvénient que l'on peut y passer des heures si l'on s'est trompé au début et que l'on a bifurqué vers un mauvais chemin. La rapidité et le traitement des données sont donc le deuxième avantage. On peut changer un critère et avoir les nouvelles réponses dans la minute.
Quelles sont les limites ?
Les limites sont justement la part d'intuition et d'interprétation. Il y a les cas particuliers, les évolutions que l'homme peut envisager de lui-même mais que la machine ne peut prendre en compte. Il peut y avoir un critère sur un champignon qui l'écarte automatiquement d'une détermination ; mais si ce critère n'a pas été entré dans la machine, le champignon sera tout de même solution.
C'est pourquoi, l'ordinateur est là pour faire le maximum, mais non pas pour donner la réponse. S'il y a cinq réponses à une détermination, sur 110 champignons à la base, l'ordinateur a fait son travail ! L'homme étudiera les cinq cas en détails grâce aux références bibliographiques, aux caractéristiques supplémentaires et trouvera la solution. Il aura gagné du temps et le but de l'informatique sera atteint.
Guillaume Péan, Septembre 2000
Clefs de détermination

Je vis en région parisienne, travaille dans l'informatique d'une grande banque et récolte des champignons en forêt de Montmorency principalement.
Mon nom de geek est shun.
Voilà, vous savez tout sur moi !
Guillaume